vendredi 22 avril 2011

Marine Le Pen, championne de la communication.


L'ascension politique de Marine Le Pen a été fulgurante. De son adhésion au parti paternel à la fin des années 80 à son élection à la tête de celle-ci il y a quelques mois en passant par sa carrière d'avocate et ses interventions musclées dans les médias, rien n'a résisté à la plus jeune des filles de Jean-Marie Le Pen.
Marine est blonde, gironde, et a discipliné ses cheveux au fil des années pour qu'on l'identifie plus volontiers à Claire Chazal et Laurence Ferrari, blondes préférées des français. Une Marianne idéale en somme.
Marine est une femme, mère de famille, a divorcé plusieurs fois et n'est pas farouche à l'avortement. Il est plus aisé de s'identifier à elle plutôt qu'à son père borgne, râleur invétéré ayant multiplié les casseroles.
Mais surtout, Marine Le Pen jouit d'une médiatisation grandissante. Télévision, radio, presse; tout le monde en parle et les invitations sur les plateaux s'accumulent. Après 4 ans de sarkozysme, la présidente du FN tombe à point nommé. Les français en ont marre, et les différentes politiques du gouvernement rivalisent d'inefficacité. Déçus de l'UMP, non confiants envers le PS et révolutionnaires en herbe conscients de donner un coup de pied dans la fourmilière se retrouvent dans le discours du front national. Mais devrait-on plutôt dire le discours de Marine Le Pen.
Car sans dériver de la ligne classique du parti, la fille Le Pen fait passer ses idées plus subtilement, s'efforce d'avoir un discours plus lisse sans s'interdire quelque coups d'éclats (souvenez-vous des prières de rues assimilées à une "occupation". La volonté est également de "dédiaboliser le FN", tâche à laquelle la nouvelle présidente s'évertue depuis 2002.
Car depuis un certain 21 Avril, le front national a acquis l'espoir de diriger la France et Marine Le Pen y est déterminée, le plus tôt possible.
Aujourd'hui, voter FN est devenu acceptable pour des gens qui n'auraient pas osé auparavant, séduits par une ligne de conduite de Marine Le Pen plus "soft" que celle de son père.
Et sans croire que le FN a réellement changé, il serait de bon ton de ne pas marginaliser et de ne pas s'opposer systématiquement à ce parti au risque de le voir sous le feu des projecteurs. Car il y a une rétorique qui ne change pas au parti frontiste: "Regardez, l'UMPS nous critique et sont prêts à s'échanger leurs voix dans le seul but de nous contrer, cela prouve bien qu'ils sont les mêmes!" Il y a tout de même de la justesse dans ces propos. Et si nos leaders politiques préférés développaient leur propre programme chacun de leur côté au lieu de s'élever comme un seul homme contre Marine Le Pen? Le débat en serait relevé et les partis de gauche, du centre et de droite prouveraient qu'eux aussi ont une alternative au pouvoir en place autre que la solution extrême et populiste.
A l'agitation de Le Pen senior, on répondait par le rejet. A la placidité de Le Pen fille l'idée serait d'attirer sans dénigrer et mépriser les électeurs séduits par son discours vers d'autres alternatives.

Crédits photos: Kenji-Baptiste Oikawa

3 commentaires:

  1. Je vous cite : "... il serait de bon ton de ne pas marginaliser et de ne pas s'opposer systématiquement à ce parti". C'est tout le débat ! Faut-il marginaliser le Front National, ma réponse est oui. Faut-il s'opposer systématiquement ? ma réponse est encore oui. La nuance que je veux mettre est qu'il faut s'opposer avec intelligence -j'insiste sur ce point - au Front National. Le populisme qui est le creuset des voix du FN est soeur de l'ignorance dans lequel sont la plupart des électeurs. C'est en élevant leur conscience qu'on gagnera des voix sur le FN, pas autrement.
    Mon blog --> http://vincentb.lesdemocrates.fr/

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  2. Marine Le Pen est completement "over-rated" si tu me permets l'expression. C'est pour l'instant la seule candidate viable et crédible déclarée (en excluant Hulot donc) ce qui joue en sa faveur dans les sondages. La tendance va vite se retourner, son absence de programme et sa méconnaisance des mécanismes basiques de l'économie vont vite devenir criantes, la dynamique du vote utile va concentrer les voix des électeurs vers les 3 partis de gouvernement principaux et au final, je la voit mal arriver au delà de la 3 éme position au 2nd tour de l'election presidentielle de l'année prochaine.Ce n'est que mon avis ;)

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  3. C'est un fait, les réponses du FN face aux problèmes actuels ne sont pas pertinents. Comment peut-on envisager au 21ème siècle la sortie de l'europe, le retour au Franc et la préférence nationale ? Plus que dangereuses, les idées du FN sont obsolètes.
    Mais ce dont je me lasse, c'est de voir Marine Le Pen truster les médias et d'entendre continuellement des personnalités de droite et de gauche la rejeter en bloc. Je me souviens notamment d'une émission de télé où elle était une invitée parmi d'autres et la discussion tournait essentiellement autour d'elle...
    Je le répète, à la place d'une opposition bête et méchante, il faut que les leaders d'opinion proposent et persuadent que leur programme est le meilleur, et pas seulement meilleur que celui du Front National.
    Ah et dernière chose, je ne pense pas non plus que mépriser les électeurs du FN ou les traiter de con soit une manière subtile de les attirer (et là je pense à une certaine chroniqueuse de France Inter dont le nom m'échappe)...

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