mercredi 19 octobre 2016

L'apartheid n'est pas une option

Le climat est asphyxiant. Depuis de nombreuses années, des pans de populations sont montrés du doigt par d'autres, et inversement. Stigmatisations, amalgames et instrumentalisations ont pris toute leur place. Ces montées d'intolérance, du sectarisme et d'une certaine forme de racisme sont visibles dans la société toute entière. Le national-populisme connaît une progression fulgurante, ce qui n'est pas une exception française. Plusieurs dizaines de million d'européens semblent prêts à porter des dirigeants populistes au pouvoir. Grande-Bretagne, Pays-Bas, Autriche... Partout où le soi-disant l'étranger est désigné comme le bouc-émissaire des maux les plus profonds d'un pays, les nationalistes parfois les plus extrêmes sont plébiscités. Même aux Etats-Unis, pays de la démocratie et de la liberté s'il en est, un candidat de cette trempe s'apprête à recueillir une part non négligeable des suffrages. En Europe ou en Amérique, ces comportements électoraux en disent long sur une certaine vision de la société. Ce qui est proposé de part et d'autre de l'Atlantique est somme toute assez simple: fermeture des frontières, repli sur soi, promotion de l'identité judéo-chrétienne blanche.
Il serait alors questions de blocs, formant une civilisation, excluant tous ceux qui ne sortiraient pas de ce moule. Les préjugés raciaux n'ont absolument pas disparu.

Culture de la domination
La civilisation n'est qu'une. Les flux économiques et humains sont aujourd'hui tels qu'il est impossible de concevoir la civilisation comme elle était définie les siècles précédents. La civilisation est mondiale. Les sociétés occidentales et orientales, puisqu'elles sont dénommées ainsi dans l'esprit de beaucoup ne sont pas adversaires mais complémentaires.
Les assauts américains en Irak étaient autant condamnables que l'attaque du World Trade Center. L'harmonie est un idéal à atteindre pour l'Homme, pas la culture de la domination.

Liberté de culte
Ce qui domine aujourd'hui en France, ce sont les préjugés. Croire que les juifs sont riches, que les musulmans sont des terroristes en puissance et que les chrétiens sont intolérants est d'une infinie absurdité. L'identité agite en ce moment beaucoup de débats. Brandie comme un étendard, la lutte contre l'islamisation. L'islamisme, considéré comme la volonté d'imposer un mode de vie et un pouvoir politique à dominante religieuse est condamnable. C'est tout autant le cas dans les pays à majorité musulmane. La démocratie est un idéal à atteindre. Il incombe en outre à la démocratie de faire respecter la liberté. La liberté de culte ne fait pas exception et elle est aujourd'hui en danger. D'aucuns jugent nécessaire d'interdire très concrètement les signes religieux ailleurs que dans un espace privé. Il s'agirait là d'une abominable régression. Certes, l'exemple du port du voile peut à tout le moins un problème philosophique. Il n'est pas interdit de s'interroger sur les raisons poussant une femme à se couvrir les cheveux, voire tout ou partie du visage. Cela ne peut en revanche pas être une question religieuse, et encore moins politique. Parce que la religion tient d'une conviction personnelle et que le but d'une autorité n'est pas de régir la pensée.  

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