mardi 15 février 2011

Interdiction du tabac: la fausse bonne idée de Jacques Attali.


"Tout est clair désormais : il faut interdire la production, la distribution et la consommation de tabac."
Evidemment sur le papier, l'idée est séduisante. Pourquoi continuer à légaliser le tabac alors que l'on sait qu'il fait des milliers de morts en France chaque année et entraîne des dépenses gigantesques pour guérir les malades du cancer ou autres maladies provoquées par la cigarette ? De plus, si la cigarette; véritable drogue puisque entraînant une dépendance avérée est autorisée, pourquoi d'autres drogues comme le cannabis sont interdites ? Sûrement une question de culture... Mais le débat n'est pas là.
Priver la France de tabac pour la rendre saine est un doux rêve que je partage mais une interdiction pure et simple semble impossible à mettre en place. Le lobby des grands groupes cigarettiers serait trop fort, et il n'est pas improbable qu'une partie des millions de fumeurs français descendent dans la rue pour protester de manière virulente contre l'interdiction de leur friandise quotidienne. Et rien ne les empêchera -du moins les frontaliers- de se rendre en Belgique, Luxembourg ou Espagne pour s'adonner à la consommation de tabac, ce qui se fait déjà aujourd'hui au vu des différences de prix défavorables aux consommateurs français.

Une solution plus viable serait d'augmenter encore et progressivement les prix pour dissuader encore un peu plus (surtout les jeunes adolescents) et d'ajouter une taxe qui serait allouée -et surtout contrôlée- à la recherche contre le cancer, et aux soins prodigués pour les malades du tabac. Ainsi, s'ils persistent à fumer, les consommateurs auto-financeront leur guérison en cas de maladie. De cette façon, les millions de non-fumeurs français n'auront plus à subir ce financement alors qu'ils ne prennent pas ce risque à propos de leur santé.
Je sens déjà que l'on va m'opposer l'argument qui court déjà aujourd'hui, à savoir que les fumeurs pourront toujours se rendre à l'étranger pour acheter des cigarettes.
Et bien pourquoi ne pas réfléchir à une solution européenne et créer une taxe globale pour le financement des soins ?
De même, l'idée pourrait être reprise en ce qui concerne l'alcool, qui fait aussi beaucoup de ravages (phénomène du "binge drinking" entre autres). Une augmentation du prix des bouteilles d'alcool est déjà effective en Grande Bretagne.
A nos dirigeant nationaux et européens de méditer là-dessus !

Vous pouvez retrouver l'article de Jacques Attali sur son site, www.attali.com

Crédits photo: Niccolò Caranti

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