dimanche 1 juillet 2012

Un rassemblement du centre est-il possible ?

Aujourd'hui, le rassemblement du centre est loin d'être joué.
D'une part, nous avons vu la création d'un groupe parlementaire à l'assemblée nationale, l'UDI (union des démocrates et indépendants). Ce rassemblement porté par Jean-Louis Borloo comprend des députés du Nouveau Centre d'Hervé Morin, du Parti Radical ainsi que quelques élus UMP et divers droite.
D'autre part, le MoDem, parti centriste indépendant a vu son président battu lors des législatives et les effectifs des députés ont été réduits à deux. Jean Lassalle a été réélu et ne siégera dans aucun groupe, tandis que Thierry Robert a rejoint le groupe du parti radical de gauche.

Deux problématiques se posent alors: le mouvement démocrate pourra t-il survivre en suivant cette stratégie d'indépendance alors que son président n'a plus aucun mandat national et qu'il ne dispose que d'un seul député à l'assemblée national ?
L'UDI saura t-elle muter en parti et ainsi rassembler les différentes composantes centristes de la droite sans devenir un satellite inféodé à l'UMP ?

En persistant dans la stratégie d'indépendance, souhaitant dialoguer à la fois avec la droite et la gauche, en n'ayant presque aucun élu d'envergure, ne dirigeant quasiment aucune ville et encore moins de département et de régions, le MoDem s'est réduit à un rôle de mouvement politique, et non plus de parti.
De son côté, l'UDI doit être vigilant à ne pas trop subir l'influence de la nébuleuse UMP afin de ne pas s'y dissoudre, en établissant les idées centristes comme un simple courant d'un grand parti et à terme faire disparaître totalement le centrisme.

Toutefois, la démarche de Jean-Louis Borloo, même si elle relève plus de l'opportunisme que de la sincérité politique a le mérite d'exister et d'essayer de faire survivre les idées centristes. Et pour le moment, ce groupe parlementaire s'est montré extrêmement modéré en s'affichant en "partenaire" de l'UMP mais se laissant la liberté de voter comme il le souhaitait, comme par exemple certaines lois et mesures de la majorité.
Premier exemple, le groupe a préféré voter blanc lors de l'élection du président de l'assemblée nationale alors qu'un candidat de droite, le président sortant Bernard Accoyer s'était présenté; considérant qu'il était "logique que le président soit socialiste".
Pour toutes ces raisons, et avant tout dans le but de rassembler notre famille centriste, le Mouvement Démocrate et François Bayrou auraient tout intérêt à souscrire à la démarche de l'UDI, en devenant pourquoi pas une composante de ce nouveau parti centriste qui semble ses dessiner.

Alors certes, ce parti, s'il voit le jour sera clairement allié à la droite, ce qui serait en rupture avec l'idée d'un centre indépendant. Mais est-il réellement possible d'exister hors des deux grands pôles droite/gauche au sein des institutions de la Vème république ? Ces cinq dernières années ont largement répondu à la question...

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